et SI

salut je laisse là, une nouvelle qui va être bientôt publier dans un e anthologie écrite par plusieurs auteurs dont moi..


dites moi ce que vous en pensez...

Et si le P'tit Peuple gouvernait la Terre.

— Et si le P'tit Peuple gouvernait la Terre, lut, à mis voix, Romain Blackbird sur l'écran de son téléphone portable.
Il ferma le clapet de celui-ci et le rangea dans la poche arrière de son jean.
— Qu'elle idée, pensa-t-il en s'approchant de la lisière de la forêt. Elle est bien bonne celle-là, continua-t-il en poussant délicatement des ronces sur le côté pour que les épines ne fassent pas un accroc à son pantalon.
— Qu'est ce que tu dis, demanda Orlane Petitvert en se dégageant des orties dans lesquelles elle était tombée.
Romain Blackbird lui prit la main et la sorti de là.
— Brodik vient de m'envoyer un SMS sur mon portable.
— Brodik Rastenburgar, demanda-t-elle en se frottant vigoureusement son bras nu qui avait été en contact avec les herbes urticantes. La sensation de démangeaisons disparut tout de suite et aucune pustule ne vint troubler le délicat grain de sa peau blanche.
— Lui même.
Le jeune couple sortit de la forêt de chênes et prit la direction de la ville dont les lumières scintillaient au loin. La soirée du mois de juillet était chaude. Une légère brise les rafraîchissait.
— Que voulait ce satané gnome ? Il a encore besoin de quelque chose ?
— Non, son message disait : et si le P'tit Peuple gouvernait la Terre.
— Pourquoi a-t-il envoyé ce message ?
— Je ne sais pas, répondit-il songeur. La réunion va bientôt avoir lieu, continua-t-il après avoir regardé la lune qui était pleine dans le ciel.
— C'est vrai. Je me demande bien qu'elle va être l'ordre du jour.
Orlane regarda une fois encore, sa longue robe blanche au reflet vert. Elle ne l'avait ni accrochée dans les ronces, ni salit lors de sa chute.
Elle passa une main dans ses cheveux blonds en bataille et découvrit un scarabée.
— N'en profite pas pour te cacher, petit scarabée. Prends ton envol et reste dans la forêt, lui murmura-t-elle en tendant sa main.
Le coléoptère prit son envol et voleta en direction d'un buisson.
— Tu aurais dû prendre, une chemise, cela fait plus classe que ton tee-shirt, souffla Orlane Petitvert dans l'oreille de Romain.
Il s'arrêta, regarda son tee-shirt qui arborait un gros trèfle à trois feuilles avec «Irlande » inscrit au dessus.
— Il est bien mon tee-shirt, un peu froissé, certes, mais il est bien.
Romain Blackbird passa une main dans ses cheveux roux ébouriffés et continua de marcher en direction du manoir qui venait d'apparaître de l'autre côté de la colline.
Les deux jeunes gens passèrent sous une arche composée de treilles et de rosiers grimpants dont les fleurs apportaient une senteur bienfaisante au vieil endroit.
Leurs pas crissèrent sur le chemin composé de graviers blancs. Aucune mauvaise herbe ne poussait.
— Le manoir de Grundir Von Laberg est vraiment beau, s'exclama Romain.
— Ce vieux nain, malgré son caractère de cochon, s'est toujours entouré du meilleur personnel. Il a embauché plusieurs farfadets pour entretenir le jardin et l'extérieur de la maison. Des lutins s'occupent de l'intérieur.
— Vieux nain ? De qui parlez-vous, jeune fille effrontée ?
La voix rauque et puissante fit tressaillir le jeune couple. Ils se retournèrent d'un bond et virent alors, un homme de petite taille qui s'avançait dans leur direction. Il se balançait de droite à gauche sous le poids d'un grand panier en osier dans lequel dépassaient des champignons. Son visage joufflu et ridé était légèrement disproportionné par rapport au reste du corps. Des petites lunettes rondes cerclées d'écailles tombaient sur son long nez qui semblait rejoindre son menton. Quelques poils se battaient en duels au bout de celui-ci. Il était vêtu d'un costume virant entre le vert et le marron. Des empiècements de tissus bruns étaient cousus sur les coudes et les genoux. Bien qu'il ait l'air usé par le temps, le costume était de bonne facture et était ornementé de fil d'or qui dessinait diverses arabesques sur les bords du vêtement.
Le nouvel arrivant scruta d'un regard noisette et acéré le jeune couple. Un sourire se dessina sur son visage lorsqu'il vit qu'il leur avait fait peur.
— Bonsoir, Brodik, murmura Orlane en reconnaissant le nouvel arrivant.
— Bonne soirée à vous aussi, salua-t-il d'un geste de la main. Alors comme cela, vous aussi. Vous avez été convié à la réunion.
— Non, nous sommes venus pour faire un tennis. Mais, oui, on vient pour la réunion mon vieux Brodik, confia Romain Blackbird.
— J'ai beau être un gnome âgé, mais je suis tout de même l'un des plus jeunes de ma communauté. Brodik Rastenburgar redressa son buste en souriant. Ces trois cent vingt-trois années faisaient de lui un des plus jeunes gnomes de la région, mais cela ne l'avait pas empêché d'être le savant le plus reconnu et le plus jeune de tout le Petit Peuple.
— Comment vont tes parents, Romain ?
— Ils vont très bien. Ils ont quitté la maison de Grogs Bituris l'année dernière, car mon père a eu une promotion dans sa maison d'édition. Ils m'ont permis alors de rester avec Orlane et de poursuivre mes études dans le lycée en tant qu'interne.
— Vous savez vous que vous avez de la chance d'être invité à cette réunion. Celle-ci doit être très spéciale. Je pense que cela ait dû à ce que vous avez tous les deux faient à Groferkindal. La reine Gloriana a été très heureuse lorsqu'elle a connu le sort de Drix Lacrapule, chef des Gnobelins de Groferkindal. Nous n'entendons plus parler de lui depuis.
Romain Blackbird et Orlane Petitvert sourirent en pensant à cette aventure qui avait été tout de même très dangereuse.
— Bon, allons-y avant que débute la réunion, continua Brodik Rastenburgar.
— Au fait, que voulait dire ton SMS ? demanda Romain.
Le jeune gnome se tourna vers ses deux amis, mit un doigt sur ses lèvres et leur murmura.
— Chut, j'ai eu vent de l'objet de cette réunion, mais bouche cousue.
Ils acquiescèrent de la tête en mettant chacun un doigt sur leur propre bouche et en faisant un clin d'oeil.
Les trois amis se rapprochèrent alors du manoir. L'édifice était grand et entouré de nombreux arbres et parterres fleuris. Le manoir avait été construit par les ancêtres de Grundir Von Laberg. Il y a de cela plusieurs siècles prés de la berge du Rhin en terre allemande. En ce temps-là, le manoir n'avait pas l'infrastructure actuelle et ressemblait plus à un tumulus qu'à une belle bâtisse. Il s'améliorait au fur et à mesure des rentrées d'or de la famille Von Laberg. Le dieu germain Wotan et sa femme Freya y passaient de temps en temps rendre une visite à leurs petits amis et repartaient avec quelques bijoux majestueux.
Lorsqu'ils arrivèrent devant la porte d'entrée en chêne massif et superbement ouvragée, ils aperçurent un couple de lépréchauns être accueilli par le maître de maison en personne.
— Entrez, entrez mes amis. Bienvenue dans mon humble demeure, déclara Grundir Von Laberg en serrant la main de ses invités qui pénétrèrent dans un vaste hall.
Romain Blackbird, Orlane Petitvert et Brodik Rastenburgar s'approchèrent à leur tour. Grundir Von Laberg était de la race des nains du Nord. Une grande barbe brune tressée couvrait son ventre et cachait ainsi une partie de sa grosse bedaine. Des anneaux d'or terminés chaque tresse. Il était vêtu d'un beau costume bleu-gris d'une grande marque italienne qu'il avait fait faire sur mesure. Lorsqu'il les vit arriver, il se pencha pour les saluer.
— Ah, enfin Romain Blackbird et son amie Orlane Petitvert. Comment allez-vous les enfants ? Je suis heureux que vous ayez pu venir à cette réunion. Et, Brodik Rastenburgar, vieux grigou de gnome, toujours en train d'inventer des choses qui ne servent à rien ?
— oui, bien entendu. Et toi, Grundir, tes bijoux se vendent aussi bien qu'avant ?
La réplique fit ciller le nain qui avait juste quelques centimètres de plus que le gnome.
— Bah ! Ne parlons pas commerce, des choses bien plus importantes sont à venir, fit le nain avec un clin d'oeil.
— Je sais, je sais, Grundir. La réunion doit être bien importante pour que Robert MacEndrick et son épouse soient présents.
— En effet, il fallait que le président de la banque international soit présent. Allez ! Rentrez, des petits fours et des boissons vous attendent dans le salon. Puis, vers l'intérieur, Alicia vient accueillir ce petit monde, et occupe-toi bien d'eux.
Une petite bonne femme mesurant moins d'un demi-mètre s'approcha d'eux. Alicia Von Laberg était aussi une naine de la race des nains du Nord. Elle était fort bien vêtue dans une robe émeraude sertie de fils d'or provenant d'un des plus grands couturiers elfique de Broceliande. Elle recueillit le chapeau et la veste de Brodik Rastenburgar qu'elle confia à une lutine tout de vert vêtu qui se trouvait dans le vestiaire près de l'entrée. Dans un geste plein de magie, les vêtements volèrent et se posèrent sur les portes-manteaux.
— Veuillez me suivre, dit Alicia Von Laberg en se dirigeant vers une grande porte.
Romain Blackbird fut émerveillé par tout ce qui l'entourait. Les meubles étaient magnifiques et finement ouvragés. Les tapis sur lesquels ils marchaient étaient somptueux et moelleux. Les sculptures et autres vases qui décoraient l'endroit étaient splendides et ne juraient pas avec l'endroit. Mais son émerveillement fut encore plus grand lorsque le petit groupe entra dans une grande salle de réception. Romain n'en avait pas vu d'aussi magnifique depuis le jour où il avait dû se présenter au palais de Gloriana la reine du Petit Peuple de Brocéliande. Les descendants de la famille Von Laberg étaient peints sur d'immenses toiles qui couvraient quasiment tous les murs formant ainsi un immense arbre généalogique. De grands lustres en cristal et or éclairaient de leur flamme la salle. Un trône avait été installé en bout de salle devant une immense table qu'une ribambelle de domestiques farfadets et de nains aux ordres de la famille Von Laberg garnissaient de mets et de vins exquis.
Lorsque les trois amis entrèrent dans la grande salle de réception, tous les convives tournèrent la tête dans leur direction. Certains sourirent en reconnaissant les nouveaux arrivants, d'autres ne leur prêtèrent pas plus d'attention. Brodick Rastenburgar se faufila parmi la foule et alla rejoindre deux de ses amis gnomes qui bavardaient dans un coin en buvant une chopine d'hydromel.
Romain et Orlane s'avancèrent dans un coin et ils se demandèrent pourquoi ils avaient été conviés à cette réunion qui, semblait-il, rassemblait de nombreuses personnalités du Petit Peuple de Brocéliande.
Les langues étaient déliées et tout le monde se demandait pourquoi ils avaient été conviés à cette grande réunion extraordinaire dont il manquait encore des invités de marque.

Romain ressentit la présence des Cachés parmi la foule.
C'était des personnes qui comme lui et Orlane, avaient une âme féerique dans un corps d'humain. Les Cachés possédaient sans s'en rendre compte un don particulier qui avait souvent rapport avec l'âme féerique dont ils étaient pourvus. Par exemple, avoir la main verte lorsque l'âme en question était celle d'un farfadet ou être particulièrement inventif si cela avait été celle d'un gnome. Mais en contrepartie, certaines particularités physiques ou émotionnelles apparaissaient aussi. Les korrigans étaient joueurs et facétieux bien que serviable et étaient roux comme l'est Romain Blackbird. L'année précédente, il avait appris ainsi qu'il était lui même un Caché avec une âme de korrigan, un lutin breton.
Il avait alors fait la connaissance d’Orlane, qui était elle-même issue de la race des fées et du Petit Peuple de la communauté de Broceliande.
Les Cachés étaient divisés en deux groupes. Ceux qui connaissaient leur origine féerique et ceux qui ne le savaient pas. Orlane faisait parti de la première tandis que Romain était de la seconde.
Ceux qui étaient comme Orlane Petitvert vivaient entre le monde des humains et celui du Petit Peuple. La majorité avait un emploi parmi les humains qui avait souvent rapport avec leur race ou leur culture, une demeure et des amis humains et féeriques. Ils ne devaient pas se faire remarquer par le reste de la population. La peur des années sombres de l'inquisition médiévale où de nombreux Cachés périrent devant les fidèles de l'église chrétienne, restait encore ancrer dans leur âme. De nos jours, ils se regroupaient lors de manifestations musicales et culturelles ou passaient des portes les menant dans leur propre univers et ainsi voir leur famille féerique.
Les autres comme Romain Blackbird vivaient dans le monde des humains sans connaissance de leurs dons ou de leur famille féerique. Nul ne pouvait savoir comment cela avait été possible. Certains penseurs ont expliqué que des créatures féeriques pour échapper à une mort certaine face à l'inquisition ont dû se jeter un sort pour prendre apparence humaine et ainsi vivre parmi les humains sans se faire remarquer et qu'à la longue leur savoir disparu au fil des générations. D'autres que des amants des deux mondes ont eu des enfants.
De toute façon, ce n'est que depuis peu que les uns et les autres ont commencé à se retrouver. Les pouvoirs dits « magiques » reprenaient de la force. Des vents de magie circulaient autour de la terre et réveillaient de plus en plus de Cachés.
Les cheveux roux de Romain Blackbird commencèrent à s'agiter sur sa tête. Lorsque cela se produisait, c'était qu'il n'était pas trop loin d'une source de magie et vu leur agitation, elle devait être puissante. Orlane et le reste des invités avaient senti aussi cette source de magie qui était toute aussi puissante, bienfaisante et apaisante.
Un murmure se fit entendre en dehors de la pièce comme une légère brise sur le goulot d'une bouteille de verre. Puis tous entendirent clairement un son cristallin comme une multitude de petites flûtes. Les grandes portes de la salle de réception s'ouvrirent en grand et une multitude de papillons multicolore entrèrent. Ils volèrent dans un ballet magique au travers de la pièce. La musique douce provenait du bruissement de leur vol. Arrivés devant le trône, ils se regroupèrent enfin et petit à petit se transformèrent pour faire apparaître une femme d'un âge avancé dont la beauté n'était pas effacée. De longs cheveux blancs tressés et sertis de papillons volants colorés, tombaient sur une robe en velours pourpre et saumon rehaussé de fils d'or et d'argent. Une couronne d'or et d'argent rehaussé de diamants et autres gemmes précieuses, brillait sur sa tête.
Toutes les personnes présentes dans la pièce s'inclinèrent devant Gloriana, la reine du Petit Peuple de Brocéliande. Elle inclina légèrement la tête en signe de salut puis s'installa sur le trône.
Grundir Von Laberg se pressa devant la reine du Petit Peuple et lui embrassa la main.

— Votre honneur, notre dernière invitée sera là d'un moment à l'autre. Elle attendait votre venue avant de se présenter.
— Je n'en doute pas, Grundir. Je la connais trop pour connaître ses humeurs, répondit-elle d'une voix douce.
Romain Blackbird se pencha vers Orlane et lui murmura.
— Mais qu'est-ce que l'on est vraiment venu faire ici ?
— Je ne sais plus trop quoi penser. Si la reine Gloriana n'est pas la personne la plus importante ici, alors qui risque d'arriver ?
— J'ai mon idée, murmura Brodick qui s'était faufilé quelques instants avant prés de ses amis. Si c'est la personne que je pense, alors, c'est que le monde va vraiment très mal.
— Ah bon et c'est qui, lui demandèrent les deux jeunes gens tournés vers lui.
— Regardez et écoutez, mes jeunes amis. Foi de Gnome, je sens qu'elle approche.
Le jeune gnome avait raison. Tous les invités présents cessèrent de nouveau de parler. Des arcs électriques apparurent de-ci de-là dans la salle de réception. Les volets se fermèrent. Les flammes des bougies valsèrent sans s'éteindre. Le sol se mit à trembler doucement. Un vent surgit de nulle part, fit danser les robes des invitées et emporta les couvre-chefs de leur mari. Gloriana murmura une incantation magique en même temps qu'elle effectuait un geste harmonieux de la main dans les airs. La grande table disparue par enchantement, laissant une grande place vide au milieu de la salle.
C'est à ce moment-là, qu'apparut une boule d'énergie électrique. Elle resta suspendue dans l'air à un mètre du sol et se laissa bercer par les vents magiques qui tournoyaient dans la salle de réception.
Des arcs électriques bleutés reliés la boule d'énergie au sol. Le vent diminua peu à peu en même temps que la boule d'énergie se transformait et prenait la forme d'une femme dont le bas du corps était celui d'un cerf. Son front était ceint de lourdes cornes de bélier qui avait la couleur de l'or le plus pur. De longs cheveux noirs recouvraient son buste nu dont la poitrine généreuse dépassait et se tenait fière. D'étranges bijoux multicolores et lumineux sertissaient ses bras et ses poignets. Une aura magique scintillait tout autour de la nouvelle arrivante. La lueur était douce et apportait calme et sérénité à celui ou celle qui la regardait. Romain senti Orlane se pressait contre son bras. Il lui entoura les épaules de son bras et la serra contre sa poitrine.
Tous les invités se trouvant dans la salle ressentir la force, l'amour, la paix qui se dégageaient de l'être magique mais personnes ne semblaient savoir qui elle était.
La reine Gloriana se leva et s'inclina.
— Bienvenue Gaïa, mère protectrice, déclara la souveraine du Petit Peuple de Brocéliande.
— Gaïa, murmura chaque invité. C'est Gaïa. L'esprit de la Terre.
— Je le savais, je le savais, chantonnait gaiement Brodick en sautillant sur place.
Puis tout le monde s'inclina en signe de respect devant l'avatar de l'esprit de la Terre.
Gaïa se tourna vers les invités et les salua en inclinant la tête puis s'approcha de la reine Gloriana. Elle lui fit signe d'un geste doux de la main de se rasseoir sur son trône. Elle s'installa alors, sur une couche de mousse et de lichen qui venait de pousser magiquement près du fauteuil royal. Des fleurs apparurent rapidement sur la couche et apportèrent des odeurs douces et agréables, mélange subtil de glycine et de lotus.
Grundir Von Laberg s'approcha des deux souveraines et s'inclina.
— Bienvenue dans mon humble demeure.
— Merci Grundir, répondit Gloriana, fait apporter les fauteuils pour les invités.
­— Oui, oui. Bien entendu. Tout de suite.
Le nain du Nord frappa dans ses mains. Les portes s'ouvrirent. Des lutins apparurent en portant de nombreux fauteuils qu'ils placèrent de part et d'autre de la salle pour que tout le monde puisse s'asseoir et voir Gloriana et Gaïa.
Romain Blackbird se retrouva entre Orlane Petitvert et Brodick Rastenburgar. Il prit un petit gâteau en forme de banane que lui présenta un nain, employé de maison de la famille Von Laberg. Comme tout ce qui pouvait être fait dans une maison aussi prestigieuse, le met était excellent.
Une chose le taraudait tout de même, pourquoi Orlane et lui même avaient été invités. Ils étaient les plus jeunes de toute la congrégation. Ils n'avaient pas de dons particuliers. Ils n'appartenaient pas à une grande famille du Petit Peuple de Brocéliande et n'avaient aucune fonction dans la communauté, car ils étaient encore tous les deux au lycée des arts magiques du Dolmen de Carnac. Alors pourquoi étaient-ils là ?
« Et si le Petit Peuple gouvernait la Terre », pensa-t-il en se remémorant le texto de Brodick.
Il avait appris l'année d'avant que le Petit Peuple existait et qu'il vivait caché des hommes depuis très longtemps. Que signifiait alors cette grande réunion ?
La reine Gloriana se leva et demanda le silence d'un geste de la main.
— Merci à tous d'être venu, commença-t-elle puis elle marcha au milieu de la pièce et parla.
— Comme vous le savez tous, nous vivons cachés depuis des centaines d'années. Et ceci, depuis que la Grande Religion du Désert a envahi nos contrées. Depuis qu'elle a insufflé aux hommes l'obéissance à un être absolu et unique. Depuis qu'elle a éliminé de l'esprit des hommes leur première religion qu'elle accusait d'être barbare. Son obscurantisme a tué de nombreux hommes et femmes qui partageaient nos connaissances et notre bonheur. Elle les a brûlés, mutilés ou torturés. Je ne reviendrais pas sur les atrocités que les humains ont accomplies au nom de la Religion du Désert, fit-elle en baissant la tête.
L'assemblée écoutait avec intérêt. Beaucoup se regardaient avec étonnement. Personne n'avait vu la reine Gloriana dans un tel état. Personne n'avait vu leur souveraine aussi en colère même lorsque les gnobelins de Groferkindal avaient tenté de mettre à mal le Petit Peuple de Brocéliande. Elle continua de plus belle.
— Comme vous le savez tous, de nombreux dieux se sont cachés dans leur demeure attendant un renouveau, gardant l'espoir que les humains les prient de nouveau pour qu'ils puissent reprendre de la force. Mais la Religion du Désert profana et sanctifia en son nom la quasi-totalité de nos sites sacrés. Elle fit construire des églises, des temples sur nos lieux de prières. Je ne devrais pas parler d'une seule religion, il y en a trois. Trois qui ont le même dieu unique possédant de nombreux noms comme Halla, Yaweh ou tout simplement Dieu. Ces trois religions ne sont pas unifiées et se font souvent la guerre, mais elle martyrise tous les esprits et les Petits Peuples du monde en entier. Les Djins du Désert ont quasiment disparu. Beaucoup ont pu se cacher dans les tombeaux ou dans les pyramides d'Égypte. C'est eux qui nous avaient prévenus de l'avancée des trois religions du Désert, mais nous ne les avions pas crus.

Les plus vieux représentants du Petit Peuple de Brocéliande acquiescèrent de la tête. Ils se remémorèrent ce temps où ils auraient peut-être pu faire quelque chose avant qu'il y ait tant de morts. La sueur coulait sur le visage empourpré de la reine Gloriana. Gaïa ne disait rien. Elle était allongée sur sa couche de mousse et de lichen et écoutait attentivement tout ce que la reine disait. De la végétation poussait et s'étendait, à partir d'elle, progressivement dans toutes les directions. Des vrilles de lierres s'accrochèrent au trône de la reine de Brocéliande. Celle-ci continua.
— Mais maintenant, tout cela peut changer. Les trois religions se font la guerre. Les anciens dieux se réveillent doucement, car des hommes reviennent à leur ancien culte. Mais ce n'est pas tout. La présence de Gaïa ici même, doit vous intriguer, mais elle est là pour vous parler de choses plus graves encore qui sont pourtant dans la continuité de ce que j'ai dit. Elle se retourna vers l'avatar de l'esprit de la Terre. Gaïa, parlez-nous de ce que vous vouliez que l'on entende.
Gaïa se leva. Ses sabots lourds martelèrent le plancher de la salle de réception. À chaque pas, de l'herbe poussait sous ses sabots. Lorsqu'elle parla, sa voix douce et mélodieuse n'était pas accordée avec ses lèvres.
— Merci d'écouter ce que je vais vous dire. Bien que mon apparence ne le laisse pas présager, ma santé va très mal. Les différentes pollutions dont je suis victime aggravent ma santé. Mais ceci n'est pas irrémédiable. Les conséquences plus graves se retrouvent sur la faune et la flore du monde entier. La flore survit tant bien que mal, mais elle repoussera toujours quoiqu'il arrive. La faune, elle, dépérit et de nombreuses espèces disparaissent chaque année. Tout ce qui a été créé depuis ma naissance meurt depuis que les hommes ont effectué des progrès scientifiques sans prendre en compte l'environnement. Je vous parle des usines polluantes et autres dégradations immondes. La cupidité et l'arrogance humaine les détruisent peu à peu. Ils ne se souviennent pas d'où ils viennent. Les Religions du désert leur ont caché l'alliance qui existait entre eux et vous. Ils ne se souviennent pas des moments heureux entre les Petits Peuples et eux. Ces moments où la nature était respectée pour ce qu'elle apportait à chacun. Leurs Religions du Désert leur ont caché ceci pour qu'ils puissent s'enrichir, pour qu'ils puissent prendre leur part sur celle des autres, pour qu'ils puissent se massacrer sans pitié au nom d'un faux idéal. C'est pourquoi la reine Gloriana et moi même nous vous avons rassemblé ici. Vous êtes pour la majorité des Cachés. Vous connaissez les humains comme nul autre et vous avez chacun des particularités qui vont nous aider dans notre tâche. Le but de celle-ci étant de montrer aux humains qu'ils ne sont pas seuls sur Terre. Nous allons leur montrer qu'ils doivent prendre en compte les différents Petits Peuples du monde entier ainsi que la faune et la flore. Rappelez-vous l'année dernière, lorsque la Corporation Isenda voulait raser la forêt de Brocéliande et que grâce à Romain Blackbird, vous aviez pu l'arrêter et montrer au monde la nature obscène de cette Corporation et l'impact culturel et environnemental qu'elle allait effectuer si elle avait réussi son projet. Vous avez accompli cet acte sans vous démasquer et c'est ce que nous allons faire à l'échelle mondiale.
Un murmure envahit l'assemblée. Beaucoup avaient été présents et tous savaient ce qu'avait fait Romain Blackbird, Orlane Petitvert et Brodick Rastenburgar, l'année précédente. Mais personne n'avait pensé que cela serait allé aussi loin pour que Gaïa elle-même en parle. Celle-ci laissa alors la parole à la reine Gloriana qui ne quitta pas son trône.
— Tout est très simple. La communauté de Brocéliande va jouer un grand rôle dans ce qui va suivre. Oui, Orlaf Riskritt, que voulez-vous ? demanda la reine en voyant le plus vieux des gnomes de la salle levé sa main.
— Venons aux faits, ma Reine, je pense que tout le monde ici présent veut savoir pourquoi nous sommes réunis ici. Nous savons tous ce qui s'est passé l'année dernière. Les plus vieux d'entre nous ont vu leurs frères et soeurs moururent lorsque les humains prirent pour religion celle qui venait du désert. Mais que comptez-vous faire exactement ?
Gloriana regarda le vieux gnome avec tendresse. Elle le connaissait depuis longtemps et il avait toujours été un très bon soutien dans les grandes décisions qui avaient parcouru sa vie et celle de la communauté de Brocéliande.

— Nous allons protéger Gaïa et sauver la faune et la flore avec lesquelles nous vivons en harmonie depuis la nuit des temps, ainsi que nos demeures et nos amis. Le Petit Peuple va gouverner la Terre.
Des exclamations surgirent de partout. Tous se demandaient quels étaient les projets de la reine Gloriana pour arriver au résultat qu'elle désirait.
— Les Cachés vont avoir un rôle déterminant dans tout ceci. Les autres vont être d'une aide précieuse. Comme vous le savez, j'ai beaucoup voyagé ces derniers temps de par le monde. J'ai rencontré nos frères et soeurs des autres pays et tous sont d'accord pour que le Petit Peuple reprenne des droits sur les humains.
— Excusez-moi, ma reine, commença Rudolf MacEndrick, le lépréchaun qui était arrivé avec son épouse peu de temps avant Orlane et Romain, nous ne sommes pas un peuple de guerriers comme les gnobelins, nous ne prônons pas la violence. Nous ne faisons, pour la plus part d'entre nous, que des farces à ceux qui empiètent sur nos terres ou qui en veulent à notre or. Comment comptez vous faire pour que nous, « prenions le pouvoir » ?
La Reine Gloriana croisa ses doigts devant elle. Un large sourire faisant découvrir ses dents, aussi blanches que la porcelaine.
— Mon cher MacEndrick, commença la Reine Gloriana. Si je ne me trompe pas, votre banque est une des plus importantes d'Europe.
— C'est exact, ma reine. La plus importante d'Europe, car c'est la seule. De plus, nous possédons des succursales dans le reste du monde. Nous sommes en relation avec toutes les autres banques des Petits Peuples du monde.
— Voilà, où je veux en venir. Nous allons battre les humains sur leurs propres jeux : la finance, l'écologie, les industries. Nous n'aurons pas besoin de nous battre, car ce n'est pas dans notre nature de le faire, mais nous pourrons faire tomber leur économie pour installer la nôtre. Ceci sera de votre ressort, Rudolf MacEndrick. Votre travail, à vous et à tous vos employés.
— Vous voulez utiliser notre or ? demanda le lépréchaun, les yeux écarquillés de surprise.
Toutes les personnes de la salle pouffèrent. Tous savaient que les lépréchauns n'étaient pas préteurs surtout si c'était leur or. La Banque International de MacEndrick était la banque qui possédait la plus grosse quantité d'or au monde. Les comptes fructifiaient rapidement grâce aux placements des banquiers, mais c'était aussi la seule banque au monde qui ne faisait pas de prêt. On pouvait mettre son argent, mais on ne pouvait faire aucun crédit. C'était là, un des credo de MacEndrick : l'or rentre, mais ne sort pas aussi facilement.
Alors lorsqu'il comprit petit à petit que la Reine Gloriana voulait utiliser l'or de sa banque pour lutter contre les humains, Rudolf MacEndrick avait un mal fou à conserver son calme. Heureusement que c'était la reine en personne qui lui demandait ce service, car toute autre personne aurait subi son courroux. La présence apaisante de Gaïa eut raison de sa colère. La sérénité et le calme revinrent dans son esprit. Son cerveau calcula avec une vitesse prodigieuse les bénéfices qu'il pourrait avoir. Il souffla un bon coup, serra la main tendre de sa femme chérie et accepta l'offre de la Reine Gloriana.
— Bien, c'est déjà une bonne chose, lança Gloriana à l'assemblée. Comme je vous l'ai dit, le travail de chacun pourra faire avancer notre projet. Vous, Orlaff, débuta-t-elle en regardant le plus vieux gnome de la salle, vous êtes si je ne m'abuse avec vos frères de grands inventeurs. L'écologie est un des piliers de notre monde. Nous vivons avec la nature depuis la nuit des temps et comme vous le savez tous, elle dépérit à vue d'oeil. De nombreuses espèces de plantes, d'insectes, d'animaux meurent chaque année. Je vais vous donner comme mission de fabriquer ce que l'on pourrait appeler les énergies et les véhicules du futur pour les humains. Ils seront propres et écologiques comme vous savez le faire. Ils nous permettront de rivaliser avec les leurs, de faire tomber leur commerce de véhicule polluant et de leur faire ainsi comprendre qu'ils ne sont pas les seuls à vivre sur cette planète.
Les gnomes se regardèrent l'oeil intéressé par ces futurs projets. Des inventions sortaient de leurs ateliers en pagaille toutes plus loufoques les unes que les autres. Bien que certaines aient servi pour le bien-être de la communauté des Petits Peuples du monde. La plus importante était l'oeil-bleu-de-lumière. Un appareil qui était le résultat de l'union de la magie et de la technologie. Il servait tout simplement à réveiller les dons et la mémoire des Cachés. Ceux-ci apprenaient alors leur véritable histoire et rejoignaient souvent la communauté la plus proche.
Le challenge qu'offrait la Reine Gloriana était grand, mais pas insurmontable. Un groupe d'esprit bienveillant du Japon devait rejoindre le cartel des gnomes de Brocéliande et ainsi créer les différents engins demandés par la reine Gloriana.
Les autres membres de l'assemblée reçurent un à un leur mission de la part de la Reine Gloriana.
Tatiana, princesse des fées, vêtue d'une somptueuse robe légère vert-émeraude et dont les cheveux étaient coiffés de longues tresses blondes, devait infiltrer et prendre le contrôle de tous les moyens de communication radio, télévisuel et cinéma. Elle savait que le chant et la danse des fées rendaient les humains dépendant de celles-ci.
Le seul gnobelin présent dans l'assemblée était Drun Lebon. Puissant et immensément fort malgré sa taille ridicule par rapport à Romain Blackbird. Le gnobelin lui arrivait sous les bras. Il fallait se méfier pourtant de ce petit être à grande moustache, car il était un très bon bretteur, tireur hors pair, cavalier émérite et de plus Romain et Orlane l'avait déjà vu tenir tête à quatre trolls mesurant deux mètres de haut avec juste le pied d'un tabouret de gnome.
Drun avait laissé son grand sanglier noir dans les écuries de la maison Von Laberg. Il s'était mis en retrait de l'assemblée. La réputation des gnobelins était très mauvaise parmi le Petit Peuple, pire encore que celle des trolls. Ils étaient les ancêtres de rejetons de gnomes et de gobelins. Des uns ils avaient la force et des autres la malice. Leur intelligence était par contre proportionnelle aux taux de génomes gobelins qu'ils avaient dans leurs gènes...
Drun Lebon était le Gnobelin celui qui en était le moins pourvu.
Mais de toute évidence, il était présent sur invitation de la Reine Gloriana. Lorsqu'elle s'adressa à lui, le silence se fit dans toute la salle. Tous les regards furent braqués sur le gnobelin.
Romain ne s'attendit pas à entendre ce qui allait suivre.
— Mon cher Drun, je vous remercie de vous être déplacé jusqu'ici. Je connais les problèmes que vous avez eus dernièrement avec vos frères à Groferkindal.
Un rictus qui devait être un sourire se dessina sur le visage de Drun Lebon.
— Mais vous faites partie du Petit Peuple de Brocéliande et nous avons besoin de vous et de vos frères.
— En quoi, mes frères et moi, allons-nous vous aider, ma très chère Reine.
— Vos dons de guerriers nous seront très utiles, Drun. Je vous nomme dès l'instant général du petit peuple.
Tout le monde s'offusqua. Des plaintes et des gémissements retentirent dans la salle. Ils stoppèrent sur le regard de la reine.
— Lorsque je parle de général, ce n'est pas dans l'optique de faire une armée. Je veux parler ici, d'une personne qui va chapeauter, entraîner, diriger avec un grand sens tactique tous les éléments de notre projet pour qu'il puisse arriver à son terme. De vous tous, Drun Lebon est le seul a avoir déjà dirigé une armée. Je suis sûr qu'il sera capable en bon commandant de diriger une force féerique pour la paix mondiale entre les humains et les différents petits peuples du monde. Cette force servira à protéger les plus exposés d'entre vous.
— Je suis honoré de ce privilège, ma reine, remercia le gnobelin qui ne savait plus quoi dire.
— Le tengu Hirohiko du Japon et le Djin Musafara D'Égypte arriveront dans deux jours pour que vous puissiez coordonner vos projets.

Romain Blackbird n'en croyait ni ses oreilles, ni ses yeux. Tous les peuples elfique de par le monde s'unissaient pour montrer à l'humanité qu'ils n'avaient pas disparu. Mais la chose qu'il avait le plus retenue était que la terre allait mal et que c'était la dernière chance qui allait être donnée à l'humanité. Maintenant, la reine Gloriana se tourna vers lui.
— Romain Blackbird, commença-t-elle ? Ce n'est pas moi qui ai demandé votre venue dans le conseil de Brocéliande, mais Gaïa. C'est elle qui m'a demandé de vous inviter.
La reine se tourna vers l'avatar de l'esprit de la terre et tendit sa main. Gaïa se leva et s'approcha de Romain. Celui-ci sentit la main d'Orlane qui lui serrait davantage la sienne.
— L'année dernière, tu as permis le réveil de mon âme. Celle-ci était endormie depuis plusieurs siècles à cause du sortilège de Morgana. Durant tout ce temps, je n'ai pas pu sentir les évolutions de mon corps. Je n'ai pas pu ressentir les cris d'alertes des animaux et des plantes qui sont en communion perpétuels avec moi. Durant tout ce temps, l'humanité a fait d'énormes progrès scientifiques et techniques, mais comme les Atlantes, ils n'ont pas su connaître la paix entre eux. Les Atlantes ont péri, car je leur avais donné une chance. L'humanité n'a toujours pas connu la paix. Cela est un fait, mais de plus, comme l'a dit la reine Gloriana, ils n'ont plus aucune morale lorsqu'il s'agit de destruction de la faune et de la flore avec lesquels ils vivent. Le Petit Peuple va leur donner leur dernière chance. S’ils ne la prennent pas. C'est moi, seule, qui détruirais l'humanité dans des cataclysmes.
Romain restait sans voix devant l'avatar. Qu'est ce qu'elle allait bien lui demander de faire ?
— Alors, voilà pourquoi, j'ai demandé que tu sois présent, poursuivit Gaïa.Romain, tu vas...
Une étrange mélodie retentit. Gaïa fronça des sourcils. Tout le monde chercha d'où pouvait provenir le son ; Romain blackbird sursauta en reconnaissant la musique.
— Romain, c'est ton portable, déclara sa petite amie. Romain c'est ton portable, fit-elle plus fort.
Le jeune homme plongea la main dans la poche arrière de son jean et prit l'appareil qui continuait de sonner.
Le son devint plus fort. Il se trouva comme ennuyé de le voir sonner. Mais il se trouva fort embarrassé lorsqu'il remarqua que tout le monde le regardait avec un regard de reproche.
— Romain, ton portable. Coupe-le, lui disait Orlane. C'est l'heure.
— C'est l'heure ? demanda-t-il en se tournant vers son amie.
— Oui de se lever.

Un flash lumineux lui fit cligner des yeux.

Lorsqu'il les ouvrit, il vit Orlane vêtue d'une chemisette bleue transparente passée sur son jean en train d'attacher les rideaux qu'elle venait de tirer, de la fenêtre de sa chambre d'étudiant. Le soleil levant du mois de juillet l'éblouissait.
— C'est l'heure, dit-elle en s'approchant de lui et en s'asseyant sur le bord du lit.
Le téléphone sonnait toujours. Romain le prit, l'ouvrit et coupa la sonnerie du réveil.
— Ouah. Quel rêve ! dit-il en s'étirant puis en embrassant sa bien-aimée .
Il remarqua qu'il y avait un message en attente sur son portable. Il appuya sur quelques touches et lut, par-dessus l'épaule de son amie, le message suivant : « et si le P'tit Peuple gouvernait la terre. »

ta du metre du temp a écrire tous sa mdr

je confirme logan.
rien cas voir touts ses mots j'en ai la nosée mdr

t tro for mayousse
et toi qui voulai devenir prof. de français mdr

je leur dirai le sujet suivant:

en une quinzaine de ligne decrivez votre prof de francais super beau et inteligent mdr

oui tu te vante a peine

un tout petit peu, je te le confirme lol ............................................................................................................................................................................................................................................ ...................................... .................................. .................... .................... ....................................

mdr

sa c'est le smilies preferé de duc mdr

et mayousse si on conte le nombre de mot
que DUC a ecri
et si on conte les tien dans tous le fofo j'ai l'impretion que
ton grade de grand seigneur floodeur
te serai voler par DUC

oui peut-étre nan péche

c pour sa que je ne suis pas un garnd seigneur flooder mais un maitre flooder.

Au grand Maîter..
bon prochainement je met WARTROOPER.. il y a déja une partie sur le Forum officiel dans la section RP...

sa veut dire quoi WARTROOPER ???

ouai sa veut dire quoi???

on attend duc lol

ouai on attend ( c'est du flood là ^^ )

j'arrete de flooder ici, il a pris du temps, il s'est cassé le cul pour tout taper et on ause flooder ici, sa ne ce fait pas, c'est de l'irrespect

oui mais sa veut dire quoi ce qu'il a dit???

c'est un de mes premiers romans sur des militaires, combat spatiaux etc..